3 juin 2012

Le livret des Pontgolfiers

 

Awelty nous a tricoté un magnifique livret des Pontgolfiers...
Pour le découvrir, cliquez dessus !

10 déc. 2011

Dernier banquet des Pontgolfiers

Ayé, c'est terminé.
Hier soir, dernière soirée à la médiathèque de Saint-Ouen,
où les murs se sont poussés comme par magie.
Le conte musical, raconté et applaudi,
bravo, les grands, les petits,
et merci, merci, la Compagnie,
les mots, vous les avez portés,
les gOsses, enthousiasmés.
Ayé, c'est terminé.
Le héron ? Plié.
Le pont ? Envolé.
 L'heure des Diseurs, passée et appréciée.
Les mains, serrées.
Les dédicaces, signées.
Les bibliothécaires, remerciées, 
un vrai cadeau, votre Réseau.
Les musiciens, salués.
Les au revoir, distribués.
Le banquet final, dégusté.
Les livres, rangés.
La résidence, emballée.
Ma valise, bouclée.
Ma cave de bières Marié, empaquetée.
Je ne l'ai pas vu passer, ce séjour dans la Vallée.
Les heures, les jours ont filé
comme des perles sur un parquet ciré.
Mais je repars, ma voile gonflée, 
les liens ont été tissés...
...et tricotés !
© g. Marvane.

9 déc. 2011

Le temps court trop vite à Flixecourt

Après-midi à la médiathèque de Flixecourt, avec le petit groupe du Cardan, que je rencontre pour la seconde fois (cf post du 21 octobre).

Quelques visages familiers, quelques nouveaux, quelques absents. Échange tranquille, ambiance tea time, ils se remémorent avec enthousiasme un repas littéraire, lectures et papilles, dégusté trois jours auparavant. On cause soupe de mots, Dame Tartine, chansons gourmandes et brèves de comptoir.

Je propose un petit jeu d'écriture sur le temps, une occasion de se projeter dans l'avenir.
Adeline, la bibliothécaire, et Loetitia, de l'association du Cardan, s'y prêtent aussi.
En une seconde... En une minute... En une heure... En un jour... En une semaine... En un mois... En un an... En un siècle... En mille ans...

Pour découvrir les textes du temps plié, c'est ici.

8 déc. 2011

Dernière brassée

Dernière journée à la brasserie Marié
un retour un jour avant, j'ai voulu finir en douceur.

Lumière d'hiver, mais généreuse quand même.
Assise dans la cuisine de "mon aile droite", j'écris.
No, it's not the end, je zen.

J'ai de l'élan aujourd'hui.
Derniers effluves maltés, 
dernières photos glanées, 
dernières bottes enfilées dans l'herbe mouillée.

 J'ai l'impression que cette ferme m'a insufflé une énergie minérale,
ici, tout respire la vie et l'invention.


Des fenêtres,
toujours ouvertes.
Sur le monde.



23 nov. 2011

Apéro festif, suite... et concert final !

Aujourd'hui, j'ai été victime d'un attentat poétique.
Le plus flippant, c'est que les responsables de ce complot sont une sorcière, un vampire,
une fourmi, une tortue, une comique et un ragondin.

A l'insu de mon plein gré, le joyeux p'tit groupe des paroliers en herbe du Centre de Loisirs
a réussi à mettre en place une sacrée surprise, en un tournemain.

J'ai été invitée à un concert :


Les paroliers, transformés en chanteurs, avec costumes de scène, strass et paillettes, sono d'enfer,
et une chef de choeur de choc : Flore-doctor-ès-cachottière, qui a composé une musique sur la chanson en deux coups de baguette magique, fait répéter les enfants, et même trouvé le temps d'enregistrer une maquette. Il y avait là un joyeux et jeune public sur les bancs du Centre, et inutile de vous dire que les artistes ont été bissés, trissés et quadrissés.
Il existe une vraie euphorie créative autour de cette chanson, un fluide au goût de supercagifragilistic.
Anne Sylvestre et Steve Waring n'ont qu'à bien se tenir !

Mille mercis à l'équipe du Centre de Loisirs,
à la médiathèque de Vignacourt et à Flore
qui ont permis à ce projet de se vivre,
se construire, et d'aboutir.

(PS : Nathalie, si tu trouves une pauvre guitare dans un coin, salue-la de ma part, elle doit rigoler encore...)


Chants divers

Yes, my résidence is very musicale.

Hier soir, pour la seconde fois, je me suis glissée parmi les choristes de Vignacourt.
Allez, je l'avoue, la dernière fois que j'ai déchiffré une partition de chorale, j'étais à la fac,
et c'était aux Ateliers Chanson de Villeurbanne.

Bref, hier je me suis donc benoitement planquée au milieu des sopranes, mais fichtre,
mes cordes étaient un chouilla rouillées et mon souffle d'ex-apprentie saxophoniste,
aussi foudroyant que celui de Jane sur Babe Alone In Babylone. Ça m'a fichu un p'tit coup.
Bon, mais j'ai secoué mes poumons de sédentaire du clavier, et sous la houlette énergique
de Flore et Erika, j'ai fait la fille qui se la jouait à l'aise. Humpf !

Outre l'aventure artistique et humaine, je crois que ce qui ne cesse de m'enthousiasmer dans cette résidence, c'est la diversité des chants... et des champs d'activités !

19 nov. 2011

Grand brainstorming

Hier, journée du brainstorming entre mots, musique et théâtre autour du conte musical,
dans les locaux du Centre de Loisirs de Flixecourt.
Les quatre groupes (Berteaucourt, Flixecourt, Bettencourt et Canaples) ont fait connaissance,
participé à divers ateliers et tricoté ensemble leurs idées.

Avec les musiciens de l'École de Musique intercommunale, Antoine, Erika, David et Simon
(j'en profite pour vous inviter à découvrir les Zôtches et Trio d'vie), les enfants ont goûté à une première ébauche d'harmonisation des chansons ; Flore leur a fait découvrir le logiciel d'enregistrement et montage audio Audacity pour la création d'ambiances sonores.
Avec Karine et Stéphane de la Compagnie les gOsses, ils ont goûté à une initiation théâtrale.
Le projet a une fois encore, pris une nouvelle dimension, et à travers cette journée, ravivé les énergies, les idées et chatouillé les imaginaires.

C'était un drôle de pari, ce conte musical. Bien sûr, j'avais déjà eu l'occasion de conduire un projet similaire lors d'une précédente résidence à Montbrison en 2009, mais ici, c'est la première fois que
je jongle et créé entre quatre communes autour d'un seul texte, quatre groupes d'enfants d'âges très divers, du CE2 à la 6ème. Il faut croire que, dans un tout autre registre, l'aventure des blue Cerises m'aura forgée au tressage des récits.
Mais surtout, je crois que l'alchimie et le tricot entre les quatre groupes d'enfants ont été rendus possibles grâce à un faisceau de facteurs :
- Le sentiment d'appartenance à un même territoire, des références topographiques et culturelles communes, favorisant l'émergence d'une sorte d'inconscient collectif.
- Une énergie née du réseau des médiathèques, habituées à mutualiser leurs projets, un réseau uni
et innovateur.
- Le choix de ma part d'une musique en fil rouge entre les récits (une mélodie au violoncelle composée en amont de ma résidence par l'un des musiciens, qui a donné un ton particulier au début du récit, insufflé une ambiance et la couleur d'un thème).
- La présence active des enseignants et bibliothécaires, qui ont assuré à mes côtés la cohérence de chacun des groupes.
- La capacité des enfants à intégrer les divers éléments du récits, à s'approprier les idées des autres groupes et à les enrichir. Et le plaisir évident qu'ils ont eu à travers l'écriture de chansons dont j'insufflais les germes.
Une journée comme hier est un peu la quintessence (et la "récompense"!) de cette énergie créatrice partagée.

Pour l'écriture du conte, j'ai fait le choix d'un cheminement créatif alternant initiatives individuelles
et tressage collectif :

- Temps 1 : chacun des groupes d'enfants a choisi un lieu qui lui tenait à coeur sur sa commune.
Ils me l'ont présenté lors de ma première venue. Ce qui a permis un apprivoisement en douceur entre enfants/enseignant/bibliothécaire/écrivain, de mêler balade, découverte, observation et l'élaboration d'une base de récit. Ils ont aussi réfléchi à un personnage original ancré dans ce lieu.

- Temps 2 : Les quatre groupes ont pris connaissance des quatre lieux et personnages établis par chacun des autres groupes, afin de construire les bases d'un scénario, mettant en place un cheminement des personnages entre les quatre lieux ; un déclenchement, des enjeux narratifs, un aboutissement. Très vite, le conte s'est envolé vers une poésie burlesque, un Arbre-à-Trois-Troncs
et un héron Nez-Plié, un bateau-pont, une maison de retraite et des vieilles cocottes, un Parc-en-Ciel, un rat-de-marée chromaphage, une grenouille Aquarelle... Les thèmes de quatre chansons se sont dessinés, naturellement.

- Temps 3 : Chaque groupe a créé avec moi sa propre chanson, tout en avançant le scénario dans chacune des parties du récit. Il me semblait important qu'il y ait en permanence ce double mouvement de création individuelle et de partage. La difficulté était de trouver le bon équilibre. Comment intégrer les trouvailles et surgissements sans faire vaciller tout l'ensemble par effet de ricochet ? J'ai défini quelques limites et règles simples afin de permettre aux enfants de ne pas se sentir dépossédés, sans pour autant qu'ils aient un sentiment de propriété qui conduirait au blocage : 1/ Ne pas modifier les lieux et personnages de bases établis par une autre groupe 2/ Chaque groupe écrit sa propre chanson MAIS 3/ chaque groupe peut donner des idées sur l'ensemble du scénario, dès lors que cela ne bouleverse pas l'édifice. À moi de tenir la barre et d'essayer de garder le cap...

- Temps 4 : Grand brainstorming (hier, donc) Les groupes se sont rencontrés pour mijoter, rebondir, découvrir, mélanger mots, musique et première approche théâtrale. Un moyen festif aussi de permettre aux enfants de s'approprier le conte, puisque le principe des divers ateliers était de leur donner à réfléchir sur des passages qu'ils n'avaient pas forcément écrits avec leur propre groupe.
Je tire au passage mon chapeau aux bibliothécaires (et je remercie le Centre de Loisirs de Flixecourt) qui ont permis d'organiser une journée où les quatre classes ont pu naviguer entre les trois ateliers.
Un exercice de haute-voltige qui laissera, je crois, de chouettes souvenirs...

- Temps 5 (à venir) : Tous les groupes vont désormais travailler sur l'ensemble du conte et s'atteler à terminer les passages inachevés, les transitions, et prendre le temps de peaufiner.
- Temps 6 : suite de la composition/harmonisation/création d'ambiances sonores par les musiciens et mise en scène, par la compagnie les gOsses.

- Temps 7 : ...début juin 2012 !


14 nov. 2011

La Somme de tous les Gentilés

Puisqu'en ce moment, la Somme se cherche un nouveau nom
(avis aux inspirés, vous pouvez proposer vos idées de génie sur le site :
http://donnonsnousunnom.fr/la-demarche/ ) je cherche aussi de mon côté.
Après tout, j'y aurais été une habitante-intermittente pour quelques semaines...

Alors, oui, à part les Samariens, les Sommiers et les Sommeliers, 
j'ai d'autres suggestions.
Si, si.

12 nov. 2011

Apéro créatif, suite

Ça y est, le joyeux p'tit groupe (voir post du 6 octobre)
du Centre de Loisirs de Vignacourt a fini sa chanson.
Bravo à Flavie, Justin, Anaïs, Théo, Julia,
Zacharie, Margaux, Benjamin, et William !

C'est la sorcière
Vocabulaire
qui mange un dictionnaire

C'est le vampire
qui aspire
le plaisir de nuire

Ça y est j'ai faim
Ça y est j'ai faim
je mang'rais bien
quelqu'un

C'est la comique
Mathématiques
qui digère tous ses hics


C'est la tortue
jamais repue
qui boit toute une rue

Ça y est j'ai faim
Ça y est j'ai faim
je mang'rais bien
quelqu'un

C'est la fourmi
Géographie
qui dévore un pays

C'est l'ragondin
qui n'a pas faim
'mange juste un nain d'jardin

Ça y est j'ai faim
Ça y est j'ai faim
je mang'rais bien
quelqu'un
 

7 nov. 2011

Le Château Blanc des Mots

© Frizztext
"L'écriture, c'est une chance. Elle prend soin de nous si on l'aime."
Il y a des phrases qui vous restent en mémoire et en main comme les pierres du chemin. Aujourd'hui, à la médiathèque de Flixecourt, je rencontre un petit groupe de résidents du Château-Blanc, un foyer de vie qui accueille des adultes handicapés. Une rencontre qui prend très vite un goût d'essentiel. Où il est question de vérité. De découverte, de regard de l'autre, de colère cachée, de gestes réappris, de patience. "Comme dit ma mère, il faut attendre avant de monter l'escalier", murmure François-Xavier avec une philosophie qui vient de loin. Pas de masque social, les mots sont nus, bruts et cailloux, droits debout.
Et toujours cette lisière fragile, parfois franchie, fiction, réalité, imaginaire, vérité.


"Et la poésie, c'est la vérité ?"
Oui, Sandrine, je crois qu'il n'y rien de plus vrai que la poésie.
Parce qu'elle vient du ventre et qu'elle s'écrit avec des cris.

En partant, ils me disent merci. Pourtant c'est moi qui ai le plus appris.

22 oct. 2011

Café littéraire

C'était hier, au bar des Sports de Vignacourt.

Chacun avait apporté un roman qui lui tenait à coeur.
Pour en parler, lire des extraits aussi,
entre deux intermèdes musicaux.
Musique et notes de lectures tressées.
Chouette menu pour cet apéro prolongé.

J'ai toujours aimé entendre les gens qui m'entourent parler de leur livre préféré.

Évoquer avec passion un livre, c'est aussi livrer une part de soi-même. Le livre comme révélateur photographique d'une part inexprimable. Pour transmettre (et mettre en lumière) l'informulable, l'intime comme l'universel.

Un petit moment-cadeau pour moi aussi (et d'émotion...), avec la lecture  - par quatre bibliothécaires - d'extraits de On n'arrête pas les comètes, un roman qui me tient particulièrement à coeur.

Et puis, quelques questions passionnantes, comme le courage d'assumer littérairement un personnage principal abject. Peut-on aimer un livre tout en haïssant le personnage principal (avec l'éternelle question de la nécessité ou non de l'identification) Jusqu'où aller ? Il y a parfois des cas extrêmes (quid par exemple des Bienveillantes de Jonathan Littell, dont la complaisance avec l'horreur a des relents nauséabonds... ?)

Une très belle soirée. Entre émotion et humour, jazz et tango de mots...  et javanaise.

21 oct. 2011

Emergence d'une rencontre


Vendredi. Médiathèque de Flixecourt. On a installé les fauteuils dans le "salon jeunesse" autour d'une théière. Il y a là Anita, Christine, Alain, Geneviève, Angelina, Élodie, Bénédicte et Annick. Tous les sept appartiennent à un groupe de réinsertion sociale qui agit et crée ensemble. Certains ont fait partie de la dernière vague de licenciements avant la fermeture des usines Saint-Frères de Beauval qui a laissé sur le carreau des dizaines de familles sur la région, en 2003. 

Depuis deux ans, ils participent au comité de rédaction du journal Émergence, édité par l'Association Cardan à Amiens, avec l'aide du Conseil Général de la Somme. Un article de fond à chaque numéro, (la question de la mobilité quand on est au chômage, l'activité, etc.), des infos pratiques, et puis et puis, des "tchottes causettes".
En une du n°6 : "Vacant, mais pas en vacances", un titre évocateur. La vacance, les auteurs en galère chronique en connaissent aussi le poids. La vacance des contrats qui finit par rendre vacante l'inspiration. La solitude, la nécessité de retisser du lien et du sens, à échelle humaine. De retrouver la force de l'action collective autour de projets communs.
J'ai apporté quelques livres et manuscrits, juste en points d'ancrage, mais l'essentiel n'est pas là, il est dans l'échange. Dans les silences aussi. Après quelques instants de pudique découverte, les mots fusent, quelques témoignages, les blagues émergent, les anecdotes. On parle aussi naissance d'un récit, rapport texte/image, linguistique et patois. "On est réunis là, pour rompre l'isolement", me disent-ils. "Ce groupe presse, c'est un moyen de se soutenir mutuellement et de rebondir." Et Alain de préciser : "les mots contre les maux, bien sûr."
Prochain rendez-vous est donné fin novembre, il est question d'une interview et d'un thème à défricher ensemble. La solidarité.